Chapitre 7 : Une réalité poignante

    Loona sortit de son sommeil léger. Elle avait du perdre connaissance en cours de route.
La jeune Valkyrie ne sentit aucun froid, ouvrit les yeux. Il se trouva qu’elle était enveloppée dans une couverture.
Elle mit un peu de temps à reprendre ses esprits mais un malaise persistant lui redonna un goût amer. Entre les branchages engourdis d’un manteau blanc, Loona aperçut la rive que le navire avait longée avant d'accoster. C’était une plage jonchée de galets gris de toutes tailles, surplombée par une falaise abrupte où elle était allongée à l’abri d’une rocher.

Loki :- Ma Dame a t'elle assez dormit? Cela fait maintenant un moment...

    Loki apparut devant Loona, s'accroupit à sa hauteur et se mit à l’observer avec son sourire habituel.
A son approche soudaine la demoiselle sursauta et essaya péniblement de se relever, mais Loki abaissa sa main afin lui faire comprendre de prendre garde à son geste brusque.

Loki :- Doucement, tu n'es certainement pas remise de ta blessure.

    Loona fut prise d'effroi suite à ces dernières paroles. Cette angoisse réveilla en son flan une douleur piquante et difficilement supportable.

Loona : - Que c'est-il passé?...

Loki : - Tu as été frappée par un troll et tu as perdu connaissance. Je t'ai porté jusqu'ici en attendant ton réveil.

Loona : - ...Je me souviens maintenant. Je vais mieux ne t’en fais pas. Loki tu aurais du me réveiller, nous sommes au dessus du rivage.

Loki : - Je ne voulais pas perturber ton sommeil, tu en avais le plus grand besoin, crois moi.

    Les yeux de Loki; véritables prunelles incendiaires demeuraient toujours aussi insondables et observateurs. Elle reconnut que Loki était en lui même charmant et splendide d'apparence : musclé, beau, intelligent, malicieux et drôle. Loona espérait toujours remarquer une différence- quelques rides, une cicatrice, tout ce qui pourrait gâter la perfection de son physique et le rabaisser au commun des mortels. Mais elle était toujours déçue. Seulement ces qualités avaient pour égal un caractère sournois bien souvent impulsif. Il mettait constamment les Dieux dans plus grandes difficultés, mais à l'inverse, il les tirait souvent d'affaire à l'aide de subterfuges. Peut être à cause de son passé...

Loona : - Je...

    Dans de vagues pensées, Loona écarta quelques mèches de cheveux châtains que la brise rabattait de son visage puis effleura son front brûlant. Quelque chose manquait...

    Ses yeux survolèrent le casque à cornes du Dieu puis naviguèrent sur l'eau glaciale qui se trouvait à l'horizon. Eau pâle. Autrefois miroir divin. Maintenant privée du soleil aux lueurs rougeâtres par des nuages menaçants. Le vent apporta une odeur de brûlé dans sa course.

    La conscience de Loona s’anima :

« L’aube…non… »

Loki : - Un soleil rouge se lève, beaucoup de sang a du couler cette nuit.

    Furieuse, Loona se releva soudain. Derrière le pont, sur la colline, s’étendait la fumée du village qui n’était plus que paysage de désolation. L’immense porte en bois avait été littéralement enfoncée par une force colossale. Celle-ci donnait sur un hameau désert de toute vie d’où s’échappaient quelques brasiers charriant dans l’air une odeur de chair brûlée.

Loona : - Ces villageois nous ont pourtant reçus sans rébellion, ils ont été massacré. Nul mortel n’oserait assaillir en présence de l’Igen Nade…

   Elle scruta ensuite le grand canal silencieux que l’Ingen Nade avait empreinté afin d’invertir le village. Quand elle s'aperçu que le navire avait disparu.

Loona : - Le navire! Loki où est t-il?!

Loki : - Il semblerait qu'il soit partit comme tu peux le constater, bien avant que nous revenions.
Pourquoi? Tu le seras bien vite en regardant en bas...peut être qu'ils pourront t'apporter des réponses, tes mortels.

    Loki désigna vaguement la plage. Suite à les paroles dont il avait le malin plaisir de rendre confuses, Loona jugea qu’elle ne pourrait conter que sur elle-même.

Loona : - Pour quelles raisons ne m’as-tu pas...

    Elle abrégea ses paroles. En contrebas s’étendait une plage souillée de débris en bois, de lances, d’épées, de boucliers et de cadavres humains.

    Loona laissa échapper un cri étouffé, se releva et empoigna son épée. Elle descendit la falaise par un petit chemin abrupt et gagna la rive. Ignorant la douleur, elle trottina jusqu'aux dépris laissés par la bataille qui avait éclaté.

Loona : - Non...

    Parmi les corps, Loona reconnut difficilement les hommes de l’Igen Nade, les plus grosses pertes avaient étés subies par les habitants de Gwendir. Et, parmi ce carnage, se trouvaient également les corps des mêmes créatures qu'elle avait affrontées dans la montagne.

« J’ai été piégée… »

   Un faible gémissement attira son attention. Un jeune villageois gisait sur le sol caillouteux, son thorax transpercé par plusieurs flèches. Il se vidait de son sang et n’en avait plus pour longtemps.

Loona se précipita à ses côtés et écouta ses dernières paroles. Ses derniers instants.

Soldat : - Ils...ils...les ont envoyées, les créatures du monde des morts. Vo...votre équipage a combattu bravement mais a du battre retraite mais se sont fait...se sont...fait prendre dans la tempête...maudite. L’Ingen Nade possédé...voguait sur les eaux déchaînées sans aucun barreur ! Prenez garde...Dragoon Lady. Ces démons sont insensibles...les...

   Avant de trépasser l'homme à l'agonie porta le poing à son torse en signe de respect; Loona fit de même. Puis elle déposa l'épée du défunt sur son torse et pris ses mains qu'elle plaça sur le pommeau de l'arme.

Loona : - Tu t'éteinds en fidèle et valeureux guerrier. Tu vas rejoindre le Walhalla, le paradis d'Asgard, boiras à la table d'Odin et auras l'honneur de rejoindre ses hommes.

    Elle se détacha du corps sans vie et leva son regard limpide face à la mer glaciale.

« Ce que moi même je ne puis faire. Même si la mort me trouve au combat cela ne fera qui dissoudre mon âme dans le néant. Sans rédemption possible. »

    Derrière elle un rugissement éclata. Elle tourna brusquement la tête. Non loin derrière elle, un mort possédé traînait sa carcasse mutilée sur la caillasse humide. Il fut rapidement transpercé par la lance de Loki qui le souleva d’un bras hors du sol. Loki observa l’immonde créature un moment puis le laissa tomber à terre où il se dissout en amas de cendres.

Loki : - Ils envoient les morts…

    Loona avait oublié qu'eux, les Dieux Ases, n'avaient pas plus que leur belle apparence en commun avec les mortels. Leur existence se comptait en millénaires et leurs nombreux dons mystiques varient selon les divinités. Ils possédaient une résistance accrue, des réflexes et des sens surhumains, un physique presque inépuisable et une force totalement déconcertante.

    De vagues sensations revinrent à Loona. Vue à plusieurs kilomètres- magie- énergie- se mouvoir avec grâce et vitesse fulgurante- endurance- ouïe fine- régénération instantanée- télépathie- métamorphose nocturne.

    Loona se souvenait jalousement de ses propres capacités. Elle se demanda soudain pour quelles raisons y avait-il des supérieurs dans l’univers. Ces êtres absolus que les humains appelaient Dieux et Démons dans leurs idolâtres, qui n'étaient en réalité qu’une seule catégorie d'immortels étroitement liés. Chacun yant sa place dans l’ordre cosmique. Classés et connus sous différents noms par les mortels  en vue de leur actions.

Et pour ces mortels qui s'efforçaient à simplifier les choses à leur aise, les Dieux symbolisaient le Bien et la pureté. Les Démons le Mal et le péché.

« Pourquoi les humains n'ont-ils pas de pareilles capacités et dans ce cas à quoi servent-ils dans l'équilibre cosmique? Qui était l'être originel qui avait décidé de ce destin pour l'univers? Odin et son frère Tyr? Pourquoi les Ases avaient-ils les pleins pouvoirs ainsi que tout droits sur les mortels et six des neuf mondes? Etaient-ils des élus? Qu'avait commis la race humaine pour vivre ainsi? Les immortels influençaient-ils pleinement les actions des humains? Ou en revanche, étaient ils leurs instruments, reflets complexes de leur personne? Au font, étaient-ils si différents? »

    Loona refoula ces pensée confuses hors de son esprit avec décontenance, elle pensait à cet instant comme une humaine ; une mortelle. Elle perdait la raison.

Loki : - Évidemment. Ce sont eux. N'est ce pas Loona?

    Il tourna la tête vers Loona avec malice. Elle s'interrogea sur ses paroles et fermait ensuite les yeux quelques secondes.

Loona : - Ce serait donc les Vanes qui auraient désiré ma mort et cette tuerie? Après tout c'est évident; qui d'autre l'aurait voulu...

Loki : - Bien, tu comprends vite finalement.

Loona : - Je croyais que suite au réveil d'Odin, Asgard était de nouveau entre vos mains. Une trêve avec les Vannes avait été conclue. Je dois aussi comprendre qu'elle n'est plus valable?

Loki : - Non. Ou plutôt elle n’a jamais été appliquée. Malgré les accords passés avec ce misérable peuple qui a prit plus que ce qu’il ne pouvait prendre, des tensions n'ont cessé de perdurer. Père voulait à tout prix éviter ce conflit, il l'a toujours voulu... Mais à présent c'est inévitable et cela depuis des siècles; il fallait bien ouvrir les yeux sur la réalité. Ceci marque l’aube d’une nouvelle guerre.

Loona : - Et cela continuera aussi longtemps qu'il restera en vie.

Loki : - Njörd s'est retiré au plus profond de des terres du Vanaheim, mais il n’a en aucun cas été vaincu et reste très puissant avec...ton arme. Je savais bien qu'il préparait quelque chose. J'ai eu raison de garder un oeil sur toi ces derniers temps. Ainsi Njörd ne t'a pas oubliée pour autant. Tu es une Valkyrie, la file de Tyr, encore dangereuse sans tes pouvoirs. Une menace qu’il juge maintenant bon de supprimer.

Loona : - Alors pour quelles raisons ne m'a t-il pas exécutée de sa propre mains alors qu'il en avait encore la possibilité?

Looki : - Cela ne lui suffisait pas, il ne voulait pas simplement te bannir hors d'Asgard mais son avidité de pouvoir l’a poussé à envisagé de te tuer après avoir humilié, et insulté l’autorité de notre roi.

Loona : - Tu le savais n'est ce pas?

Loki : - Tu as attirée et piégée dans cette montagne afin que cette volonté soit faite. En ouvrant les portes de Nifheim pour déchaîner les morts, Njörd espère venir à bout de tes guerriers déchus et ainsi se venger de nouveau. Les humains insignifiants les importent peu, nous les avons tous à nos pieds.

Loona : - Ces insignifiants humains ont parfois plus de courage que certains d’entre nous. C'est mon équipage et celui de mon frère. Respecte les. Ils ont leurs faiblesses, mais eux, ont du coeur...

    Loki, visiblement interpellé par ses paroles, la considéra un bref instant et murmura discrètement ses pensées en se tournant vers le large.

Loki : - (Du coeur? Elle défend maintenant la cause des faibles, comme ce cher Dieu Balder...Loona...)

Mais le coeur des hommes est aisément corruptible...ils sont faibles, fait pour obéir. Quoi qu'il en soit, si j'avais exactement deviné ce qu'ils contaient faire avant que ces larbins n’attaquent ton équipage cela t'aurait pu être évité.

Loona : - Tu as fait ce que tu as pu Loki. Je te dois la vie et je ne saurais te remercie une fois de plus.

Loki : - Ha! Je ne compte même plus mes assistances à tes côtés.

Loona : - En revanche c'est moi qui perd raison et prudence depuis que nous sommes entrés en ces lieux. Maintenant il me faut retrouver mon frère ainsi que le restant de l’équipage. Ils sont encore en vie, j’en suis sure. Je le sens.

Loki : - Peut être ont-il trouvé refuge plus loin sur ces terre. C'est probable. Mais ne crois pas qu’ils soient hors de danger pour autant ici...

Loona : - Pour cela nous devons partir au plus vite à leur recherche. Suite Je ne sais quelle sera la décision d’Odin mais si Asgard entre en guerre je me battrais de nouveau.

Loki : - Loona réfléchis donc, Njörd a eu ses raisons de ravir l’Ingen Nade. Ne me dis pas que tu n’as pas pensé à cela…

Loona : - Ceci est peut être son leurre pour m’attirer à sa portée, mais il ne change en rien ma décision. Je périrais avec honneur pour que cette perversion qu'est de Njörd soit anéantie. Rien ne reste impuni et je me dois de lui faire payer le prix de ses actes. La mort ne m’a jamais effrayé. Mais je me de dois également d'assurer la défense de ce peuple humain qui m'a recueillie.

    Loona se releva impassiblement, mit son épée sans son fourreau et avança en direction de la falaise, elle jeta un coup d'oeil évasif à Loki.

Loona : - Personne ne décidera de mon sort à ma place.

    Celui-ci avait le regard songeur; la Valkyrie connaissant assez le caractère mystérieux et ombrageux de Loki était capable de savoir qu'il paraissait touché quand elle avait évoqué sa mort. Loki l'accompagna et s'efforça de lui adresser un sourire mielleux.

Loki : - Ha! Croire en le humaine et leur porter ton appui ? (Tu es tombée bien bas…) Tu es bien l’égale ton père Loona, affirmant que rien ne vaincra la bravoure de la guerrière quand elle défend de nobles causes! Tu possèdes son courage que je qualifierais de folie et un honneur qui penche au sacrifice. L’honnêteté est négligeable, car tu sais user de charme et de ruse pour arriver à tes fins.

Loona : - Des cachotteries qui servent à rendre justice et non mon intérêt personnel uniquement. Contrairement à un certain Loki...

    Loki ne l'écoutait pas. Ou du moins il faisait mine de ne pas l'écouter. Car il écoutait toujours tout. Retenait tout.

La jeune femme fronça les sourcils :

Loona : - Exactement et j’en suis fière. As-tu achevé de peser les facettes ma personne?

     Loki la dévisagea avec un certain amusement. Il détourna pensivement la tête et fit quelques pas autour de Loona. Il revint à elle avec un même sourire énigmatique éclairant son visage.

Loki : - Je t'accompagnerais pour retrouver ton navire, pacte ou non. Car après tout, retrouver une épave ne fait guère partie de nos engagements…Tu m'es chère et ta perte serait trop lourde, je dois te l'avouer.

   Ces mots interpellèrent Loona. Entendre dieu du Mal dévoiler quelques sentiments s’inquiétude envers quelqu’un ne pouvait laisser qu’interpellée. Malgré une certaine pointe de méfiance qui persistait au fond d'elle ; sa satisfaction se révéla plus forte. Avait-elle gagné?

« Décidément il ne cessera jamais de me surprendre. Ce n'est pas commun de l'entendre tenir ce genre de discours... »

   Depuis toujours, Loki tournait avec malice les paroles à son avantage afin d'arriver à ses fins; de réels compliments sortants de sa bouche étaient très rares. Loona, aidé par sa clairvoyance et une certaine ruse, aimait se divertir à quelque chose que personne d'autre n'osait entreprendre : deviner les véritables intentions de Loki, le comprendre Mais celles-ci étaient de loin les plus secrètes et difficiles d'accès. Elle le trouvait complexe et fascinant néanmoins, le plus souvent Loki gagnait à ce jeu là. Cependant cela n’était rien face à la lutte impitoyable que les deux divinités contraires se livraient à travers chaque mortel. A Asgard, Loki et Loona demeuraient liés par une puissance créatrice ancestrale, mais sur Terre, c’était son ennemi juré.

Loona : - Tes paroles me touchent, je te remercie de veiller sur moi ainsi Loki…Il nous faut nous hâter, l'Igen Nade a sûrement accosté autre part. L’équipage est brave et entre de bonnes mains, mes hommes ne sont pas du genre à abandonner une bataille avec le sceau de la honte gravé sur le front.

Loki : - A vos ordres ô Dragoon Lady, légendaire capitaine de l’Ingen Nade...!

Loona entrouvrit les lèvres et laissa échapper un rire enjoué.

Loona : - Haha! Tu as raison je suppose.

« Hvedrung »

    Loona porta avec frayeur une main à ses lèvres bouche. Elle n'avait pas parlé mais pensé tout haut ce nom.

Ce qui n'échappa en aucun cas à Loki qui la foudroya du regard. Elle avait fait une erreur se remémorant en l’ancien om de Loki. Un nom perdu, qui en disait temps sur un passé douloureux dont le souvenir le hantait. Hvedrung, c’est ainsi qu’il se nommait. Loki n'était né en Dieu Ase, il l’était devenu.

Alors qu'il n'était qu’un enfant, lors de la guerre opposant les Ases et les géants des glaces, Odin vaincu Laufrey, le seigneur des Jötuns. Laufrey; le père de Loki.

Odin adopta alors ce fils abandonné par sa famille au milieu de ce chaos et l'éleva comme sa propre descendance avec Thor, le fils héritier de du roi d'Asgard. Mais lorsqu’il découvrit ses origines, Loki se sentit différent et pensait qu'il n'était qu’une relique volée aux yeux de son père adoptif. Un objet, destiné à être utilisé en gage de paix par Odin qui s'efforçait de faire passer celle-ci pour seule priorité. Et, au fil du temps, la haine de Loki l’avait transformé ; il était passé de dieu de la Malice à dieu du Mal. Loona craignait à présent sa réaction, mais une sa complicité la poussait à le comprendre, elle l’avait toujours comprit, elle seule, et s’en voulait d'avoir laisser s'échapper ces souvenirs.

Loona : J’en suis navrée Loki, en aucun cas je n...

Loki : - Ne prononce plus jamais ce nom en ma présence où tu en paieras le prix, je peux te l'assurer...Modique humaine !

   Loona détourna le regard pour ne pas affronter le sien. Elle tâcha de se ressaisir afin de renforcer ses barrières mentales.

« Il n'y a pas que les liens du sang qui déterminent une famille. Tu seras à jamais Loki le fils d'Odin. Peut importe d'où tu viens, tu es à présent un dieu Ase et Asgard est ta famille...nous sommes ta famille. »

   Prise de remords, elle caressa le museau de Faïla qui vint se frotter amicalement contre elle.

« Faïla, noble mère louve »

   La louve blanche et Loona étaient liées dans la fatalité. Faîla, de même que la Valkyrie, avait été rejetée de sa meute de part son pelage albinos. Peut être que sa fourrure était-elle enviée des autres loups; comme Njörd avait envié le pouvoir de Loona? Désormais ces deux êtres partageaient un même destin depuis que leurs chemins s'étaient rejoints il y avait plusieurs mois.

Faïla sentait que Loona n'était pas totalement humaine, n'avait pas leur odeur, et possédait une manière unique de contempler les étoiles; comme si elle aussi dévorait l’envie d'hurler sous la-lune-bienveillante. Elle était sage, et plus brave que les grands-loups-chefs-de-meute.

   Par la suite Loki prononça quelque chose puis en torrent de flammes et d'étincelles parcourut son corps. Il avait prit la forme d’un immense loup. Sur sa charismatique carrure d'animal, son pelage soigné aux d’un noir d'ébène faisait ressortir le dessin de ses muscles. Dans son regard brillait l'éclat de froide intelligence, où couvait une férocité qui ne saurait être qu'humaine était la seule partie de lui même qui n'avait pas disparut. Il avança face à Loona dont le visage effleura les flancs; sous cette forme Loki était bien plus grand qu’un homme adulte et mesurait d'avantage qu’un cheval. Le loup sembla esquisser un sourire en observant les petites créatures qu'étaient Loona et Faïla en comparaison à sa stature. Il baissa l'échine en montrant légèrement les crocs.

Ses yeux brûlants d’un rouge vermeil croisèrent le regard de Loona afin de mêler ses pensées aux siennes.

« Montes sur mon dos, ainsi tu voyageras sans encombre et sans danger. N'aie pas peur je ne mord pas, je n’en ferai rien... »