Chapitre 4 : L'Ingen Nade

Publié le par xx-Dragoon-Lady-xx

 

...Quatre ans plus tard...

Dragoon Lady n'a jamais renoncé à sa vengeance et s'est toujours battue pour survivre depuis qu'elle est tombée sur Terre. Aux commandes de l'Iden Nade, son navire, elle poursuit toujours son but.

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En chacun de nous sommeille une part de Bien et de Mal.

Chacun de nous a un Gardien.

Un être suprême qui veille sur nous.

On ne sait pas quelle forme il va prendre…

Un jour c’est un loup.

Le lendemain une petite fille.

Les apparences sont trompeuses…

Il peut être aussi féroce qu'un dragon.

Pourtant il n’est pas là pour se battre à notre place.

Mais pour chuchoter depuis les feux de la rampe.

Pour nous rappeler que nous seuls; chacun de nous détenons le pouvoir.

Nous nions parfois l’existence de notre Gardien.

Nous nous persuadons qu’il ne peut être réel.

Mais il se manifeste.

Là où ont l'attend le moins.

Il criera à travers les enfers s’il le faut.

Pour nous pousser.

A engager le combat.

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    Seul, le clapotis assourdi des avirons brisait le silence tandis que, tel un grand serpent de mer, la proue élancée de l’Ingen Nade fendait les eaux mouvementées de la rive. La brise menaçait de se muer en tempête et les vents avaient contraint le navire à accoster en vue du premier rivage. L'équipage avait essuyé de longs jours de mer et il fallait prendre du repos, ils n'avaient pas le choix.

    Dans le navire, arc-boutés sous l’effort, des hommes peinaient en ramant.

 

Einar : - Je n’aime pas cela. Azathoth semble aussi nerveux qu’un guerrier désarmé.

   

    Siurt acquiesça d’un signe de tête. Contrairement à l’habitude qu’il avait de rester posté à l’arrière du long navire, il se tenait maintenant à l’avant, scrutant la rive d’un air inquiet. Siurt baissa la tête au moment où le regard de Loona se tournait brièvement vers l’équipage, pour aussitôt se reporter sur le rivage.

 

Einar : - Qu’espère-telle apercevoir là-bas ?

 

    Tirant sur l’aviron, Siurt répliqua :

 

Siurt : - Je n’en sais rien.

   

    Subitement, Loona regagna le centre du vaisseau et ordonna à l’équipage de rentrer les avirons. Elle n’était pas vêtue comme les dames ordinaires, et se déplaçait avec une assurance et une agilité remarquables que l'on pût la confondre avec une elfe.

    Sa chevelure châtain aux reflets cuivrés, était rattachée en arrière par une broche d’argent; dévoilant son visage fin à la grâce saisissante. Elle portait un bustier de cuir noir épousant parfaitement ses formes, brodé de formes sinueuses d’argent qui ajoutaient à la noblesse de son maintient. Au milieu de celui-ci était gravé la silhouette circulaire et gracieuse d’un dragon. -Le blason de l’Igen Nade.

Sur ses épaules, tombait l’emble capuche en feutrine sombre de son manteau s’étendant étroitement le long de ses bras dans un enchevêtrement de lanières et corsage fin, terminés par de solides gantelets brodés d’argent. Rattachée à son bustier par une épaisse ceinture de cuir tressé serrant sa taille, elle portait une longue robe, elle aussi de cuir noir fluide, qui lui collait à la peau.

    Et lorsqu’elle marchait deux fentes partant de sa taille soulignaient le galbe de ses longues jambes. Son épée était rangée dans son fourreau accroché à sa ceinture ainsi que quelques dagues dissimulées sous les plis de sa robe et que dans ses grandes bottes.

    Cette parure mêlant cuir sombre et touches d'argent étincelant faisait ressortir son regard ; ses yeux cristallins au contour de khôl, d’une profondeur et d’une beauté inhumaine, témoignaient tant de sagesse et de vivacité.

    Loona s’assura de l’exécution de ses ordres, avant de déclarer :

 

Loona : - Nous pénétrons dans le royaume de Gwendir. Une fois que l’Ingen Nade aura investi le village, nous prendrons nos quartiers pour cette nuit avant d’atteindre la citée de Draneïl. Nous reprendrons la mer quand le temps nous le permettra. Cependant, restez sur vos gardes, nous ignorons encore ce qui nous attend en ces lieux. En mon absence, vous serez placés sous les ordres de mon frère Azathoth, j’ai chose à faire ici.

   

Siurt : C’est étrange, jamais nous ne nous sommes enfoncés aussi profondément dans ces terres. Pourtant, Loona n’est pas dame à prendre des risques inutiles.

 

Einar : - Prendre des risques ?

 

Siurt : - Depuis peu, ces terres suscitent la crainte des marchands. Mais les rumeurs sont confuses et le secret de cette crainte n’a jamais franchit ces rivages.

 

    Un autre homme s’avança aux côtés des rameurs. Priam, un ancien guerrier d’Asgard exilé en compagnie de Loona et son frère. Avec sa longue chevelure qui flottait au vent, les lourds colliers d’or qui lui ceignaient le cou et le bracelet d’argent, qui lui ornait l’avantbras, le Viking possédait une noble allure.

 

Priam : - Notre capitaine le sait et le méfie. Mais les vents nous contraignent de toute façon à accoster.

 

    Einar regarda au loin, par delà la rive s’étendaient de vastes montagnes aux sommets enneigés, embrasant le ciel orageux.

 

 Einar : - Il est vrai, que ce royaume ne me donne, pour l’heure, aucune envie.

   

    La main sur son épée, Priam haussa les épaules et laissa échapper un rire.

 

Priam : - Haha, mon garçon, si tu savais ce qui peut être bien pire qu’un orage…

 

    Sans chercher à dissimuler l’appréhension qui la gagnait, Loona tourna les talons pour repartir vers la proue du navire. Il fallait maintenant songer à leur attaque prochaine. Elle déplorait d’avoir dû s’enfoncer si profondément en pays inconnu. Mais, la Valkyrie avait sentit la tempête approcher.

    Derrière elle, s’élevèrent plusieurs voix étouffées qui trahissaient l’impatience de l’équipage. Pour eux, prendre le contrôle du village ne serait qu’un jeu d’enfant -- s’il ne s’agissait pas d’un piège.

    Enfin, Loona repéra la lueur d’un feu sur le flanc d’une colline. Aussitôt, elle se rendit à l’arrière du navire pour rejoindre Lars, qui se tenait devant le gouvernail. Sans un mot, elle llui indiqua le signe lumineux. Lars hocha la tête, et l’Ingen Nade tourna lentement sa proue vers le rivage. Sur un ordre muet de Loona, les hommes enjambèrent le bord du navire, se glissèrent silencieusement dans les eaux peu profondes avec leurs chevaux, puis gagnèrent rapidement la rive.

Soudain, un long cri d’alarme retentit dans l’obscurité. Interdit, Loona scruta les alentours et remarqua une silhouette qui courait au loin. Elle fit alors signe à ses hommes, qui se lancèrent en avant. Le village s’élevait sur le flanc de la colline où Loona avait aperçu le feu. Entouré d’une haute et épaisse palissade de rondins, c’était l’un des plus grands qu’elle ait jamais vus. Derrière, elle distinguait un bois, puis d’autres collines qui se fondaient dans les montagnes de conifères. Comme ses hommes approchaient en silence, Loona comprit que l’alerte avait donné le temps aux villageois de fermer une lourde porte de bois.

    Postée à l’avant du vaisseau, Loona s’abîmait dans de sombres pensées. La pluie ne tarderait pas à venir du nord, elle le savait. Le temps pressait, maintenant. Une semaine de plus, et les mers deviendraient extrêmement dangereuses à traverser. Or, elle n’avait que trois jours pour accomplir sa tâche et rentrer au pays et s’établir à Sudorna, une immense et prospère citée druidique au sud du continent nordique.

Faïla, la louve solitaire à la fourrure d'un blanc semblable aux neiges éternelles vient se tenir à ses côtés et scruta les environs. Son frère, fier et robuste guerrier à aux muscles saillants, vint également à sa rencontre.

 

Azathoth : - Ma sœur, pourquoi ne passes tu pas la nuit au village. Nous repartirons dès l’aube, tu as besoins de repos comme nous tous.

 

Loona : - Le repos peut attendre mon frère, regarde ces montagnes. Ces ruines aperçues à leur flanc ont attiré mon attention.

 

    Loona possédait sagesse et intelligence ; cette fois, pourtant, il semblait que l’avidité l’emportait sur la clairvoyance. Azathoth leva les yeux vers le ciel gris, heureux d’avoir échappé aux tempêtes qui s’abattaient sur les mers nordiques, à l’approche de l’hiver.

 

Azathoth : - Je t’en prie, cela peut attendre demain.  Je suis conscient du secret qu’elles peuvent renfermer, mais tu t’y rendras avec une troupe de nos meilleurs soldats, cela te sera plus efficace.

 

Loona : - Je partirais pour ces montagnes une fois que je me serais assuré que mes hommes aient pris possession des lieux, et que tout danger soit écarté.

 

Azathoth : - Dans ce cas je parts avec toi.

 

Loona : - Non, mon frère, l’Igen Nade a besoin d’un capitaine.

 

Azathoth : - Prends au moins une de nos montures.

 

Loona : - C’est inutile, le terrain est trop abrupt et la neige épaisse, je peinerai d’avantage à avancer à cheval.

 

    Azathoth se contenta de répondre par un sourire désabusé, ses yeux gris restant aussi froids que la lame d’une épée oubliée sur la neige. Loona posa une main sur la rude épaule de son frère.

 

Loona : - Ne te préoccupes pas de moi, mon frère. Je serais de retour avant la nuit, avec des réponses.

 

    Sur ces paroles, Dragoon Lady porta une main à son épée puis s’éclipsa afin de prendre la tête de ses hommes. Azathoth se résigna à la suivre, songeur. Il ne pourrait jamais la faire changer d’avis.

 

Azathoth : - Ma sœur…depuis ce maudit jour ta blessure est profonde. Puis-tu un jour arriver à tes fins…

 

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Publié dans [ROMAN 1er] Chapitre 4

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